21.10.23 – Ecrivains motorisés – France Culture

Lors d’une résidence commune d’écriture à Arromanches-les-Bains, les écrivains Stéphane Lambert et Laurence Nobécourt interrogent leur rapport à l’écriture. Comment une vie d’écriture s’impose-t-elle ? Et de quelle manière s’articule-t-elle avec l’ancrage dans le quotidien ?

Une Expérience signée Stéphane Lambert et Laurence Nobécourt, réalisée par Marie-Laure Ciboulet

La légende veut que les écrivains manquent de sens pratique. Ce qui n’est pas complètement faux. Pour preuve, la majorité d’entre eux n’ont pas leur permis de conduire. Ce n’est pas le cas de Laurence Nobécourt ni de Stéphane Lambert. Pour autant, leur ancrage dans le quotidien serait impossible sans l’écriture. C’est le besoin vital de ce « moteur » qu’ils interrogent dans cette Expérience tournée dans le cadre d’une résidence commune d’écriture sur la côte normande.

Pourquoi une vie d’écriture s’impose-t-elle à certains, avec la solitude et l’adversité que cela suppose ? À quelle fin, et pour soulager quel manque ? En confrontant leurs deux expériences d’écrivain, Stéphane Lambert et Laurence Nobécourt tentent d’éclairer les multiples paradoxes de cette activité au travers d’une journée qui en brosse différents aspects. Entre confessions et fous rires, les deux auteurs complices déambulent dans leur itinéraire respectif pour se rejoindre sur une certitude : l’écriture a été un moyen de transformer leur « rapport problématique au monde » en une véritable manière de vivre.

Lecture : Sébastien Dutrieux
Prise de son : Virginie Lorda et Pierre Henry
Mixage : Pierre Henry
Réalisation : Marie-Laure Ciboulet
Coordination : Aurélie Charon, Inès Dupeyron

Pour écouter.

15.04.23 – Le dernier Goya – France Culture

Nouvelle fiction radiophonique sur les dernières années de Goya en France.
Diffusion le samedi 15 avril à 21h sur France Culture.


L’été 1824, l’un des plus grands peintres espagnols déambule incognito dans les galeries du Louvre. Il a 78 ans, il a connu la gloire et les fastes de la cour. En plusieurs décennies de création, il a réussi à allier peinture officielle et œuvres subversives, il a survécu à bien des crises : les maladies, les deuils, les guerres, les changements de régime n’ont pas eu raison de sa formidable liberté. Mais en 1823, le rétablissement de la monarchie absolue de Ferdinand VII entraîne la répression des cercles libéraux auxquels Goya est lié. Le peintre est contraint à l’exil.
A partir d’éléments biographiques avérés, Le Dernier Goya donne vie à cette période peu connue du peintre qui l’amena à s’installer à Bordeaux. L’on y croise Stendhal et Delacroix. On y découvre un Goya intime, loin de l’image statufiée du génie, en proie aux doutes et à la peur de la fin, sans cesse préoccupé par des questions matérielles, innovant encore dans son art. On y rencontre ses proches, sa jeune compagne Leocadia, leur fille Rosario et son fidèle disciple Antonio de Brugada qui sera le témoin privilégié de ses dernières années. L’on s’y aventure dans l’imaginaire fantastique de ses peintures, qui renvoie à sa plus entêtante obsession : le rêve de la raison engendre des monstres.

Réalisation : Volodia Serre
Accompagnement à la réalisation : Cédric Aussir
Conseillère Littéraire : Caroline Ouazana
Avec : Denis Lavant, François de Brauer, Vincent Berger, Daniel Kenigsberg, Thomas Blanchard, Pascal Rénéric, Corrado Invernizzi, Mathias Zakhar, Olivier Balazuc, Pauline Ziadé, Pauline Moulène, Tobias Nuytten
Et les voix de Lola Gutierrez, Sergeï Philippenko, Grégory Kristoforoff, Miguel Borras, Philippe Maymat, Gwenaëlle David, Amandine Dewasmes, Alexandrine Serre, Victoire Goupil, Darina Al-Joundi, Julien Villa, Tatiana Werner, Xavier Czapla, Frédéric Cherboeuf, Gretel Delattre
Direction vocale du chœur : Lola Gutierrez
Bruitage : Sophie Bissantz
Prise de son, montage et mixage : Manu Couturier, Dhofar Guerid
Assistante à la réalisation : Sophie Pierre

20.09.22 – podcast Chagall et moi

l’atelier du beau

Qu’est-ce que le beau ? L’Art est-il toujours beau ? D’où viennent mes émotions et jugements face à une oeuvre ? Comment les exprimer librement et avec créativité ? « L’Atelier du Beau » est un dispositif pédagogique expérimental initié par le musée national Marc Chagall, à Nice. Il s’adresse à des étudiants de différents âges et nationalités, invités à s’exprimer sur leur conception de l’art et de l’esthétique, en dialogue avec l’oeuvre de Marc Chagall. 

Ce projet inédit a donné lieu à la création d’un documentaire sonore de 30 minutes, Chagall et moi, conçu et écrit par Stéphane Lambert. Mis en ligne sur les plateformes de podcasts, à partir du 20 septembre 2022, il pourra également être écouté, dans le contexte du musée, sous forme de cinq capsules sonores, d’une durée de 1 à 4 minutes. 

le podcast

Au sein du musée Marc Chagall, des étudiantes et étudiants partagent leur ressenti, en convoquant leur monde du sensible et du symbolique. En écho à leurs mots, Stéphane Lambert livre sa propre plongée dans l’univers du peintre. Dans la spontanéité de sa découverte, nourrie par ses échanges avec les différents intervenants, l’écrivain déroule un carnet sonore sur ses impressions et ses questionnements face au cycle peint du « Message biblique » et ce qu’il dit de la création.

Ce recueil d’imaginaires collectifs se veut à l’image de l’oeuvre de Chagall, porteuse d’un profond humanisme et d’un message universel de spiritualité, à la croisée des cultures et des temporalités. Marc Chagall (1887-1985), qui a connu les persécutions, les guerres et le chemin de l’exil, était très attaché à cette mixité culturelle et au rôle de l’art dans la vie des hommes, et plus particulièrement de la jeunesse.

Le documentaire « Chagall et moi » s’appuie ainsi sur le pouvoir évocateur et polysémique de l’oeuvre de Chagall. Il vise à créer les conditions d’émergence d’une parole libre et créative, en dessinant, en creux, le portrait d’une jeunesse d’aujourd’hui, dans sa diversité et ses préoccupations contemporaines.

Un documentaire de Stéphane Lambert, réalisé par Xavier Gibert – RFI Labo 

Avec la participation de Anne Dopffer, Gaïdig Lemarié, Julie Abecassis, Anne-Capucine Lequenne, Arij Ahamraoui, Maria-Alejandra Castenada-Figueroa, Adélie Girardot, Antoine Etevenaux, Céline Masoni et Josiane Rieu 

Prise de son et montage : Xavier Gibert – RFI Labo 

Conception de l’Atelier du Beau : Gaïdig Lemarié et Justyna Ptak 

En partenariat avec UCArts – Direction de la Culture de l’Université Côte d’Azur 

Avec le soutien de Matmut pour les arts et de l’association des amis du musée national Marc Chagall 

Remerciements : Julien Gaertner, Sarah Diop, Sybille Marchetto et Sandrine Cormault 

Production déléguée : Cécile Cros / narrative 

écouter le podcast



24.01.21 – France Culture / L’Expérience

Diffusion le dimanche 24 janvier 2021 à 22h du documentaire :

Se tenir au bord du fleuve

Une Expérience signée Stéphane Lambert,

réalisée par Marie-Laure Ciboulet

A 46 ans, l’écrivain Stéphane Lambert relate la crise de milieu de vie qu’il est en train de traverser. Pendant plusieurs mois, ce qu’il entreprenait auparavant avec ardeur, il ne l’a plus fait qu’au prix d’un très grand effort, allant jusqu’à remettre en question la voie qu’il avait tracée et son long investissement dans l’écriture.

Cette torpeur s’est installée insidieusement au gré d’événements cruciaux qui marquent le « midi de la vie » : la mort du père que l’auteur avait perdu de vue pendant 21 ans ; l’usure du couple après 20 ans de complicité ; la disparition de personnalités déterminantes dans sa formation ; l’affaire Matzneff réveillant une douleur enfantine ; l’apparition des premières marques du vieillissement ; et l’amas de désillusions que l’on traîne avec soi au rythme de l’avancée en âge.

Cette fin tant redoutée de la jeunesse vient attester du passage irrémédiable du temps et conduit à envisager d’enfin accomplir ce que l’on avait, par peur, mis de côté. C’est ainsi que Stéphane Lambert a quitté Bruxelles pour s’installer dans une petite maison au bord d’un bras de Seine près de Giverny. Il raconte quel cheminement l’a conduit à opérer ce changement de cadre de vie. Ce saut dans le vide salutaire allait pourtant provoquer une intense dépression qui avait quelque chose à lui dire.

Avec :

Martin Provost (réalisateur) ;
Colette Provost ;
Lisbeth von Benedek (docteur en psychologie, psychanalyste de formation jungienne, ayant enseigné la psychologie clinique et l’introduction à la psychanalyse à l’Université Paris XIII)

Et les voix de Micheline Presle et Claude Régy (archives personnelles)

Lectures : Olivier Martinaud
Prise de son : Thibaut Nascimben, Fabien Capel
Mixage : Régis Nicolas

Coordination L’Expérience : Aurélie Charon, Inès Dupeyron

Les textes lus par Olivier Martinaud sont extraits du carnet Se tenir au bord du fleuvede Stéphane Lambert, publié dans la revue Les Moments littéraires (janvier 2021).

Les textes lus par Micheline Presle sont extraits de L’Adieu au paysagede Stéphane Lambert, repris dans le volume Tout est paysage (L’Atelier contemporain, 2021).

Musiques : Morton Feldman, Triadic Memories
                       John Cage, Dream
Chanson : Tout doucement par Bibie

 

L’Exprérience / France Culture

Teymour, une autre forme d’existence

Teymour, jeune poète philosophe de 18 ans, est en décalage avec sa génération. Quand l’écrivain Stéphane Lambert fait sa connaissance, il est saisi par cet être étonnant et anachronique, dont l’histoire singulière le renvoie à la sienne propre… Leurs sensibilités tissent une relation entre les âges, au seuil d’une vie de jeune adulte.

Un podcast original, une Expérience signée Stéphane Lambert, réalisée par Annabelle Brouard.

A l’occasion d’un déjeuner chez des amis communs, l’écrivain Stéphane Lambert fait la connaissance de Teymour, poète philosophe de 18 ans. Tout de suite, l’aîné est frappé par la singularité et le parcours atypique du cadet. En décalage complet avec l’idée que l’on se fait de la génération Millénium, Teymour lui renvoie l’image de ses propres débuts cahotants dans la vie, de ses aspirations et de ses angoisses au sortir de l’enfance. L’envie s’impose aussitôt de donner à cette rencontre, qui lui fait prendre la mesure du chemin parcouru, un prolongement dans un travail partagé, en forme d’exercice de transmission.

Un an plus tard, ils réalisent ce projet en se rendant ensemble en Normandie dans la maison familiale où Teymour a passé une partie de sa jeunesse. A travers différents lieux de cette campagne de bord de mer, qui ont nourri son imaginaire, le jeune homme raconte l’histoire de ses perceptions. D’une maladie héréditaire qui a fragilisé ses premières années à sa déscolarisation à 16 ans, il confie combien la découverte de la lecture à 7 ans a été pour lui source d’une exploration intense de l’existence. Peu à peu, au fil des échanges, apparaît un autre aspect de la personnalité de Teymour : celui d’un esprit précoce à la vive sensibilité, en attente d’un lien renouvelé avec les autres, rapprochant le geste poétique de celui de l’amour.

Sans chercher à tracer le portrait figé de Teymour, le documentaire capte des moments d’une fin d’adolescence en train d’éclore, saisit le lien fraternel se tissant entre deux générations et, dans un monde privilégiant l’uniformité, entrouvre la porte d’une autre forme d’existence.

Générique

Lectures : les textes lus par Stéphane Lambert sont extraits de sa Lettre à un jeune poète (inédit, 2019) ; les textes lus par Teymour sont extraits de ses propres carnets et recueils de poésie, à l’exception de :

  • Ich / Je, poème d’Ingerborg Bacheman, repris dans l’anthologie française de l’auteur Toute personne qui tombe a des ailes (Poèmes 1942-1967), traduction de Françoise Rétif, Poésie/Gallimard, 2015
  • Le livre des tables de Victor Hugo

Musique : Colin Stetson

Chanson : Ta parole de Léo Ferré

Prise de son : Eric Boisset

Mixage :  Philippe Mercher

Réalisation : Annabelle Brouard

L’Expérience de France Culture et les Beaux-Arts de Paris

Pour chaque numéro de L’Expérience, un.e étudiant.e des ateliers des Beaux-Arts de Paris propose une illustration inédite. Inspiré.e par l’écoute, il ou elle réalise un dessin qui complète le geste de l’auteur du documentaire de création.

Cette illustration est signée Anaïs Balu Emane, étudiante de l’atelier de Guillaume Paris et Hélène Delprat aux Beaux-Arts de Paris.