Monet, impressions de l’étang

Je n’ai plus que cette obsession. Plus qu’une hantise : peindre. Peindre ce qui se dérobe, la nudité de ce qui est… la sensualité de l’effacement… Plus de forme, plus de cathédrale… Saisir la dilution… Comme ce jour lointain où je veillais Camille. Comment aurais-je pu supporter la réalité de sa mort autrement ? Je la veillais, ma très chère Camille, dormant de son intense sommeil de morte, le monde s’écroulait et je me tenais à son chevet pour ne pas chavirer, les années devant moi n’offraient qu’un vide épouvantable, et j’ai vu, sur son visage figé, j’ai vu remuer la couleur. Ce fut un choc. N’étais-je qu’une bête vouée à la peinture ?… Je n’allais pas périr puisque quelque chose s’illuminait à cet instant où je côtoyais ce que je croyais être le pire. Là où tout s’arrêtait, quelque chose continuait.

Extraits de presse.