L’irrésistible attrait de l’art

Une Expérience signée Stéphane Lambert, réalisée par Marie-Laure Ciboulet.

« L’art fut pour moi l’apprentissage de notre communauté dans la solitude. À force de rôder devant les œuvres, et d’éparpiller mes sensations, la nécessité de comprendre l’origine de mon attrait s’imposa. Vaste et étrange projet dont le point de départ se résumait en une assertion : quelle que soit son époque, l’art me rendait heureux. Il sortait ce qui était source de tourment de son isolement pour en faire un vibrant trait d’union. Ce qui peinait n’était plus une douleur tapie dans l’ombre, mais une œuvre rayonnante exposée devant mes yeux. J’ai toujours pressenti que l’art, s’il fallait lui trouver une fonction, consistait à faire de ce qui était censé nous abattre la matière première d’un grand réjouissement. » Stéphane LambertVisions de Goya

A vingt ans, lorsqu’il découvrit l’œuvre d’Alberto Giacometti lors d’un voyage à Venise, l’écrivain Stéphane Lambert était un jeune homme désorienté. Il traînait un mal de vivre et un manque de confiance qui voilaient son avenir. La question de la fin l’obsédait et compromettait ses choix. Mais tout à coup l’éblouissement de cette rencontre éclaira l’impasse dans laquelle il croyait se trouver. L’art révéla l’existence d’un autre ciel qui rendait la réalité plus vaste et plus désirable. Cet heureux séisme qui ouvrit dans sa vie de nouveaux possibles allait orienter son parcours. Par l’écriture de livres sur des artistes, il explorerait ce qui se jouait d’essentiel dans l’acte de création et comprendrait combien celle-ci nous reliait intimement à l’autre.

Ce qui est bouleversant dans une œuvre d’art, c’est qu’elle réconcilie avec le mystère d’être là, elle touche la couche la plus sensible de soi, elle déborde notre individualité, elle met en commun la part secrète de notre humanité, elle donne une direction à nos vies. C’est ce lien fécond qui se noue dans le rapport à la création que l’écrivain a voulu découvrir en donnant la parole à des enfants, des adolescents, des étudiants, des artistes, des visiteurs de musée, des spécialistes, pour qu’ils racontent la place de l’art dans leur vie. A travers cette diversité d’expériences, l’on mesure le rôle fondamental que cet attrait, si durement éprouvé par la crise que nous traversons, joue dans l’éveil de nos regards et l’accomplissement de nos chemins.

Ecouter.

Générique

Une création sonore de Stéphane Lambert

Avec :

  • Les enfants de la classe de CM2 de M. Hervé Bidault à l’école de Huisseau-sur-Cosson
  • Jean-Gilles Badaire, artiste-peintre
  • Paul Gonzalez, Lina Benzerti, Antoine Desliens, Régis Moussa, Noah Perrot-Bikie bi Mbida, Mathilde Cazes, étudiants à l’école des Beaux-Arts de Paris
  • Léna et Juliette, lycéennes dans l’établissement Buffon à Paris
  • Christian Alandete, directeur artistique de la Fondation Giacometti
  • Olivier Schefer, professeur d’esthétique à l’université Paris 1
  • Liliane, visiteuse de l’Institut Giacometti

Lecture : Olivier Martinaud
Textes extraits de Visions de Goya et Avant Godot de Stéphane Lambert -éditions Arléa- et d’un manuscrit inédit sur Alberto Giacometti.

Archives sonores : d’Alberto Giacometti et de Charles Juliet

Musique

  • Scarlatti
  • Nick Ingman
  • Rone
  • Faithless
  • The Clash
  • La Yegros
  • Metropolis
  • Charles Aznavour
  • Debussy
  • Zelenka

Prise de son : Stéphane Foulon, Christophe Papon et Jean-Louis Deloncle

Mixage : Jean-Louis Deloncle

Réalisation : Marie-Laure Ciboulet

Remerciements

Merci à Anne-Marie Pereira à la Fondation Giacometti, ainsi qu’à Alain Berland et Philippe Pucylo à l’école des Beaux-Arts de Paris. Merci également à Céline Dauvergne et Isabelle Deborne au musée du Louvre, à Yannick Mercoyrol et Mathilde Zambeaux au Domaine national de Chambord et à Carole Bedos et Philippe Segers, parents de Léna. Remerciement au bar Les Rouquins.