02.02.24 – ni se nommer – nouveau recueil de poésie

Depuis Art Poems, Stéphane Lambert nourrit sa poésie de sa fréquentation des oeuvres d’art, convaincu que s’y jouent à échelle réduite les grands enjeux de l’être. Sensible à la temporalité parallèle à laquelle donne accès la création, il rapproche la genèse et la forme de l’écriture poétique de celles de l’image peinte, sans les substituer l’une à l’autre. A partir de ses émotions esthétiques, il éprouve et traduit la profondeur du regard en faisant résonner le bouleversement provoqué par la confrontation à la polysémie des oeuvres – leur portée indéterminée. 
Dans ce nouveau recueil, il élargit le spectre de la création à des questionnements cosmogoniques qui, à leur tour, se fondent dans la plasticité du geste artistique.

« Du bout des lèvres, Stéphane Lambert tire [… ] de ses expériences esthétiques, des idées sur le temps ; sur les cycles ; sur les territoires totalement neufs ou inédits, où débarque l’esprit. Du bout des lèvres, ses poèmes disent combien nos corps, nos esprits, sont littéralement mobilisés, ébranlés, à force de contempler les ruines, les restes de fresques antiques, par exemple, les matières quasi minérales laissées par des traits, des traces de couleurs. 
Du bout des lèvres, Stéphane Lambert nous incite à y aller voir de plus près. De tenter nous aussi l’expérience, en somme. D’aller voir ce qu’on peut, nous autres, humains humaines, corsetés dans nos corps, en tirer. Ce n’est pas rien. C’est superbement ambitieux. Superbement littéraire. » Vincent Tholomé à propos d’Art Poems.

éditions La Lettre volée

16.01.22 – L’Expérience/France Culture

L’irrésistible attrait de l’Art

Une Expérience signée Stéphane Lambert, réalisée par Marie-Laure Ciboulet

« L’art fut pour moi l’apprentissage de notre communauté dans la solitude. À force de rôder devant les œuvres, et d’éparpiller mes sensations, la nécessité de comprendre l’origine de mon attrait s’imposa. Vaste et étrange projet dont le point de départ se résumait en une assertion : quelle que soit son époque, l’art me rendait heureux. Il sortait ce qui était source de tourment de son isolement pour en faire un vibrant trait d’union. Ce qui peinait n’était plus une douleur tapie dans l’ombre, mais une œuvre rayonnante exposée devant mes yeux. J’ai toujours pressenti que l’art, s’il fallait lui trouver une fonction, consistait à faire de ce qui était censé nous abattre la matière première d’un grand réjouissement. » Stéphane Lambert, Visions de Goya

A vingt ans, lorsqu’il découvrit l’œuvre d’Alberto Giacometti lors d’un voyage à Venise, l’écrivain Stéphane Lambert était un jeune homme désorienté. Il traînait un mal de vivre et un manque de confiance qui voilaient son avenir. La question de la fin l’obsédait et compromettait ses choix. Mais tout à coup l’éblouissement de cette rencontre éclaira l’impasse dans laquelle il croyait se trouver. L’art révéla l’existence d’un autre ciel qui rendait la réalité plus vaste et plus désirable. Cet heureux séisme qui ouvrit dans sa vie de nouveaux possibles allait orienter son parcours. Par l’écriture de livres sur des artistes, il explorerait ce qui se jouait d’essentiel dans l’acte de création et comprendrait combien celle-ci nous reliait intimement à l’autre.

Ce qui est bouleversant dans une œuvre d’art, c’est qu’elle réconcilie avec le mystère d’être là, elle touche la couche la plus sensible de soi, elle déborde notre individualité, elle met en commun la part secrète de notre humanité, elle donne une direction à nos vies. C’est ce lien fécond qui se noue dans le rapport à la création que l’écrivain a voulu découvrir en donnant la parole à des enfants, des adolescents, des étudiants, des artistes, des visiteurs de musée, des spécialistes, pour qu’ils racontent la place de l’art dans leur vie. A travers cette diversité d’expériences, l’on mesure le rôle fondamental que cet attrait, si durement éprouvé par la crise que nous traversons, joue dans l’éveil de nos regards et l’accomplissement de nos chemins. 

Avec :

Les enfants de la classe de CM2 de M. Hervé Bidault à l’école de Huisseau-sur-Cosson
Jean-Yves Badaire (artiste)
Paul Gonzalez, Lina Benzerti, Antoine Desliens, Régis Moussa, Noah Perrot-Bikie bi Mbida, Mathilde Cazes (étudiants à l’école des Beaux-Arts de Paris)
Christian Alandete (directeur artistique de la Fondation Giacometti)
Liliane, visiteuse de l’Institut Giacometti
Léna et Juliette (lycéennes)
Olivier Schefer (professeur d’esthétique à Paris 1)

Et des archives sonores d’Alberto Giacometti et de Charles Juliet

Remerciements à :

Anne-Marie Pereira à la Fondation Giacometti
Alain Berland et Philippe Pucylo à l’école des Beaux-Arts de Paris
Céline Dauvergne et Isabelle Deborne au musée du Louvre
Yannick Mercoyrol et Mathilde Zambeaux au Domaine national de Chambord
Carole Bedos et Philippe Segers, parents de Léna, et le bar Les Rouquins

Lectures : Olivier Martinaud
Prise de son : Stéphane Foulon, Christophe Papon, Jean-Louis Deloncle
Mixage : Jean-Louis Deloncle

Les textes de Stéphane Lambert lus par Olivier Martinaud sont extraits de Visions de Goya et Avant Godot (éditions Arléa) et d’un manuscrit inédit sur Alberto Giacometti.

Avec des musiques de : Scarlatti, Nick Ingman, Rone, Faithless, The Clash, La Yegros, Metropolis, Charles Aznavour, Debussy, Zelenka.

Coordination : Aurélie Charon & Inès Dupeyron

Diffusion dimanche 16/01/22 à 22h.